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jasant gaiement ; parfois il a l’imprudence d’aller y parler politique. Ce n’est pas qu’il manque de respect pour les morts, mais il les envie ; il les trouve moins comprimés que les vivants, partant plus heureux ; car la liberté c’est l’allégresse.

Ce fut là sans doute l’opinion d’Élie ; lassé et dégoûté des douairières, il suivit de près Béatrix. Un matin on le trouva mort tout sanglant dans son lit : il s’était brûlé la cervelle. Ses détracteurs dirent : — Par désespoir des trois millions ; ses amis : Par désespoir de la mort de sa femme, qu’il avait toujours adorée in partibus.

Paul eut promptement palpé l’énorme héritage et disparut de l’horizon de Paris. Où s’éclipsa-t-il ? On l’ignore. Quelques-uns prétendent qu’il vit à Badgad et que, regaillardi par cette tiède atmosphère, il se plaît à faire danser des bayadères.

Ce grand parleur de liberté et de république n’a pas même saisi l’occasion de laver sa fortune