vivant de peu dans leur coin, attendent la gloire sans bruit, Paul opposait des sollicitations caressantes, des câlineries pleines de piéges. Béatrix ouvrait l’assaut par des lettres délirantes : — Elle avait passé bien des nuits, disait-elle, à lire le savant (ou le philosophe) qu’elle voulait attirer ; elle s’était imbue de ses systèmes, elle en rêvait, elle en raffolait, mais quelques ténèbres et quelques arcanes obstruaient encore son faible esprit ; elle implorait les clartés souveraines du créateur de ces œuvres profondes, qui ne pouvait se refuser de guider un adepte. « La femme est avide de lumière, ajoutait-elle ; il appartient à tout astre qui plane de la lui verser ! » Elle terminait en conviant l’astre à une agape littéraire, en compagnie seulement de quelques rares esprits dignes de comprendre le génie initiateur. Qu’il vienne donc ! un refus désespérerait son adoration. — La science est la religion du siècle ! — Qu’il
Page:Revoil - Ces petits messieurs.pdf/126
Cette page a été validée par deux contributeurs.