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compliqué et longtemps médité, car Paul devait en faire ressortir que toutes les noirceurs d’une rupture venaient de la femme qui l’avait entraîné. Mais à peine en était-il au prologue de son roman, que toujours le vicomte survenait ; l’air goguenard et sûr de lui-même, il s’installait en maître dans le boudoir. Les nerfs de Béatrix, progressivement irrités, se cabrèrent enfin contre cette servitude.

Elle sortit un matin, et fit dire chez elle qu’elle passerait la journée auprès d’une tante malade. Paul lui avait fait promettre qu’ils visiteraient ensemble une collection de tableaux de grands maîtres italiens nouvellement arrivée à Paris. C’était un jour réservé ; le temps était brumeux ; ils ne trouvèrent personne dans les trois salles où ces chefs-d’œuvre étaient réunis. Ils s’assirent en face d’une toile admirable de Pardenone représentant Suzanne au bain.