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D I A L O G V EI.

Que la prouidence de Dieu, laquelle guide & conduit iuſques aux plus petites choſes de ceſ‍te vie, auoit changé le cœur du Roy : de ſorte, qu’il y auoit dequoy bien & mieux eſperer.
Qu’il ne croiroit iamais, que dans le cœur de ſon roy, peuſ‍t loger vne penſee ſi meſchãte, ny approchante à ce qu’on luy eſcriuoit.
Que tout au contraire il croyoit, que dés que la France a eſ‍té erigee en regne, il n’y auoit eu vn meilleur roy, que Charles neufieme l’eſ‍toit pour lors.
Qu’il eſ‍toit bien vray, que Monſieur frere du Roy n’aimoit pas les Huguenots, & qu’on leur faiſoit tout plein d’outrages en diuers lieux du Royaume : mais qu’il eſperoit de voir Monſieur vn iour adoucy, pour les bõs ſeruices que les Huguenots luy pourroyent faire, & s’attendoit bien (le mariage de Madame fait & conſommé) que le Roy feroit faire iuſ‍tice des ſeditieux, & perturbateurs de paix.
Que la ligue qui eſ‍toit freſchement faite auec la royne d’Angleterre, ſeruoit d’aſ‍ſez bon teſmoignage aux Huguenots, de l’aftec‍tion du Roy enuers eux.
Et la ligue qu’il fait recercher auec les Proteſ‍tans d’Allemagne, confermera du tout ceſ‍te bonne opinion.
Que le Roy portant meilleure affec‍tion à monſieur l’Electeur Palatin, qu’à nul des autres princes Proteſ‍tans, auoit choiſi le duc Iean Caſimir ſon fils, pour ſe le faire penſionaire, & le duc

Chriſ‍tofle ſon maiſné, pour le retirer en ſa cour, auec

C.v.