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D I A L O G V EI.

Roy, & de ſa mere, qu’ils cognoiſ‍ſoyent (ce diſoyent-ils) eſ‍tre bonne enuers les Huguenots, diſans que le Roy vouloit reconcilier l'Admiral auec le duc de Guyſe, pour ſe pouuoir mieux ſeruir de luy & de ſon conſeil au maniement des affaires d’eſ‍tat de la France, donnant meſme ceſ‍te eſperance, qu’auec le temps ceux de Guyſe ſeroyent auſsi eſloignez de la cour, qu’ils en eſ‍toyent près. Le ſeigneur de Biron fut enuoyé pluſieurs fois vers la Royne de Nauare, les Princes, & l’Amiral, & certains autres gentilshommes particuliers Huguenots, firent pluſieurs allees & venues à la cour, le tout pour la negociation de ce que deſ‍ſus. Le Roy cependant enuoya des commiſſaires en certains endroits du Royaume, pour informer des torts que lon faiſoit aux Huguenots, cõtre ſes Edic‍ts, & fit chaſ‍tier à Rouen & en quelques autres endroits, des meurtriers & ſeditieux qui auoyent tué quelque nombre de poures hommes & femmes Huguenots, depuis la paix, au retour d’vn de leurs preſches.
Ceux de Montmorency, & les deputez, perſuadez, perſuaderent auſsi (apres toutefois pluſieurs reſiſ‍tances, repliques, difficultez, inconueniens, & ſolutions de tous coſ‍tez alleguees) la Royne de Nauarre, les princes de Nauarre, & de Condé, l’Admiral, le comte de la Rochefoucaut, & tous les autres ſeigneurs, gẽtilshommes, & autres Huguenots de la France, de la bonne volonté, zele, & affec‍tion qu’ils penſoyent cognoiſ‍tre au Roy, & en la Royne ſa mere, enuers eux.

Le Roy fit venir en ſa cour le comte Ludouic

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