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D I A L O G V EI.


Ali. C’eſ‍t vne queſ‍tion bien mal-aiſee à ſoudre : toutefois quant aux Huguenots, ils ne pouuoyent faire de moins pour iuſ‍tifier leur cauſe, & recommander deuant Dieu & les hommes leur parti (qu’on accuſoit de ſedition) que de monſ‍trer vne manſuetude & ſucceſsiue obeiſ‍ſance à leur Roy, & à ſes miniſ‍tres, ſelon Dieu.
Phila. Voire : mais on pratiquoit par trop ſouuẽt ſur eux, la fable du loup d’AEſope, lequel beuuãt au haut de la riuiere, chargeoit l’agneau (qui beuuoit tout au bas) de luy troubler l’eau, comme il diſoit que ſon pere auoit fait, prenãt ſur ceſ‍te querelle d’Alleman, occaſion de le deuorer.
Le pol. Laiſ‍ſons ce diſcours ie vous prie, n’interrompons pas celuy de l’Hiſ‍toriographe.
L’hiſ‍t. Ceſ‍t Edic‍t de paix fait & publié, il fut iuré & promis par tous les officiers de la France, de l’obſeruer : Les Huguenots de leur part renuoyerent leur ſecours d’Allemagne, & ſe conformerẽt en tout le ſurplus, à la volonté du Roy, declaree en ſon Edic‍t.
La Royne de Nauarre, le prince de Nauarre, le prince de Condé, l’Admiral, le comte de la Roche-foucaut, & quelques autres ſeigneurs & gentils-hommes s’eſ‍tans retirez à la Rochelle, apres les ſermens & promeſ‍ſes de la conſeruer au Roy faites comme il appartenoit, viuoyent le plus paiſiblement qu’on pourroit penſer : & quelques gentils-hõmes, gens de letres, & marchans, ſous meſmes promeſ‍ſes s’eſ‍toyent pareillement retirez és autres trois villes baillees pour refuge : & tous les

autres Huguenots retournez en leurs maiſons, ſe

tenoyent