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D I A L O G V E.

dans Paris, qui aſsiſ‍toyent à vn preche qu’on faiſoie la nuic‍t en vne maiſon priuee, où auſsi la Cene fut lors celebree entre eux : les preſ‍tres & le peuple Pariſien les ſurprirent, les outragerent de parole & de fait, pluſieurs de l’aſ‍ſemblee furent faic‍ts priſonniers & pourſuyuis par les officiers de la iuſ‍tice. Nonobſ‍tant cela le nombre de ces gens alloit touſiours en augmentant, ils firent courre par Paris & ailleurs certaine Apologie pour eux purger des crimes quon leur mettoit à ſus affermans qu’ils ne maintenoyent que la vraye religion pour laquelle pluſ‍toſ‍t que de l’abandonner ils eſ‍toyent contens d’endurer feux & tout autre genre de ſupplice. Le ſeigneur Dandelot neueu du Conneſ‍table & Colonel de l’infanterie Françoiſe fut accuſé au Roy Henry d’eſ‍tre du nombre des Lutheriens. Et en fin fut fait priſonnier pour auoir dit librement ce qu’il ſentoit de la Meſ‍ſe en la preſence du Roy & fut priué de ſa charge de Colonnel, à laquelle toutefois il fut puis apres remis par lentremiſe du cõneſ‍table qui le recõcilia au Roy lequel à la fin apres la paix faite auec le Roy Philippe, reſolu de ruiner Geneue, en haine de la doc‍trine Lutheriẽne, & pour icelle meſme, de voir bruſler A.du Bourg l’vn de ſes conſeilliers au parlement de Paris : au milieu des mariages, feſtins, délices, ieux & tournois, eſ‍tant bleſ‍ſé en l’oeil d’vn coup de lance, que le ſeigneur de Mõgomery luy donna, en iouſ‍tãt contre luy par ſon commãdement,

par grand deſaſ‍tre mourut.

A.iiii.