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ral & aux autres Huguenots, & qu’il y voudra employer ſeulemẽt le comte de Mãsfield (auquel, & à ſes Reiſ‍tremaiſ‍tres eſ‍t deuë grade ſõme de deniers par le Roy) le faiſant auec vne mediocre armee (ſous couleur d’aller querir leur argẽt) entrer vn peu auant en France (cõme la choſe luy eſ‍t aiſee) on ne vit iamais telle cõfuſion qu’il y auroit : tout le mõde crieroit le haro & au meurtre, cõtre ceux qui sõt cauſe de ces maux. Voila quãt aux prĩces eſ‍trãgers, leſquels me ſemblẽt auoir vn beau ſuiet d’entrer en Frãce. Mais ce que i’apperçoy au dedans, eſ‍t ce qui me trouble le plus. Ie ne doute point que la maiſõ de Mõtmorẽcy, leurs parẽs, amis, alliez, & partizãs, qui ſe ſentẽt vilainemẽt intereſ‍ſez en la mort de l’Amiral, & de pluſieurs autres ſeigneurs & gẽtilshommes qui leur appartenoyẽt de ſang, d’alliãce, ou d’amitié : ne taſchẽt de ſe venger en vne façõ ou en l’autre, du Roy, de ſa mere, de sõ frère, de ceux de la maisõ de Guyſe, & des autres cõſeillers, qui ont dreſ‍ſe & fait executer ceſ‍te tragedie en la Frãce : ou s’ils ne le fõt, ils ſõt les plus ladres, les plus couards, & les plus deſloyaux à leur ſang (afin que ie ne parle de leur patrie) que gẽtilshõmes furẽt onques. De moins ne peuuẽt-ils faire, que de ſe ioindre eux & leurs partizans, au premier Prince eſ‍tranger qui branſlera pour entrer en France : auſsi bien ſcauent-ils que c’eſ‍t fait d’eux, & de leur maiſon à iamais, celle de Guyſe ne la lairra ia debout : le Roy meſmes à ce que i’ay entendu, parlant ces iours paſ‍ſez à ſa mere à biẽ ſceu dire, que par le corps Dieu il n’a riẽ fait, s’il n’a les quatre fils Aymon, parlant des quatre

freres de Montmorency. Ils ont beau ſe tenir

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