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D I A L O G V EI.

qu’on veille, ſi tu ne gardes la cité. Toy qui par les raines, par les poux, par les ſauterelles, & autre telle gendarmerie, as fait trembler ceſ‍t anciẽ Pharao dans ſon lic‍t, & luy faiſant ſentir ta main forte, lors qu’il pourſuyuoit tes enfans, l’as enſeuely dans les eaux auec toute ſon armee, faiſant paſ‍ſer les tiens à ſec.
Toy Seigneur Dieu d’Iſrael, qui es aſsis ſur les Cherubins, tu es le ſeul Dieu de tous les Royaumes de la terre, tu l’as faite, & le ciel auſsi Seigneur, encline ton oreille, & oy : ouure les yeux, & regarde. Eſcoute les paroles de Sennacherib, & de ce ieune Rabſaces confit en blaſphemes, qui en t’appellant au cõbat demande, Où eſ‍t le Dieu, le Fort, Gardien de ce petit troupeau. Il eſ‍t vray, Seigneur, que les rois des Aſ‍ſyriens ont deſtruit les Gentils & leur terre, & ont mis au feu les dieux d’iceux : Car ils n’eſ‍toyent point dieux, mais ouurages des mains des hommes, bois & pierres, pourtant ils les ont deſ‍truits : mais ceux-cy, Seigneur t’iniurient, ils te blaſphement & deſpitent, eſleuant leurs voix contre toy, ſainc‍t d’Iſrael, ſe vantãs qu’ils raſeront toutes les villes ſur leſquelles ton Nom eſ‍t inuoqué, & qu’ils en effaceront la memoire de deſ‍ſus la terre. Seigneur, ſi les as-tu faites & formées, & as planté au milieu d’icelles le ſceptre de ta parole, pour lequel arracher, on les pourſuit. Ne les meine pas donc à deſolation, deffen-les pluſ‍toſ‍t, Pere ſainc‍t, à cauſe de tõ honneur & gloire, qui eſ‍t coniointe à leur deliurance.

Enuoye ton Ange Seigneur, l’Ange que tu en-

uoyas