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Celui que je visitais était un enfant ; mais je me trouvais dans la nécessité de lui parler, car on m’avait prévenu que quoiqu’il ne fût pas capable de répondre, il n’en était pas moins vrai qu’il comprenait tout ce qu’on lui disait. Cependant, au lieu de lui tenir un long discours, je me contentai de lui dire : « Qu’en apprenant la nouvelle de sa mort en Chine[1], le gouverneur général du Bengale avait été accablé de chagrin, et avait continué à regretter qu’il eût quitté ce monde, jusqu’au moment où le nuage qui obscurcissait le bonheur de la nation thibétaine, avait été dissipé par son retour, et qu’alors il avait ressenti bien plus de joie qu’il n’avait auparavant éprouvé de tristesse ; que le gouverneur général désirait qu’il pût long-temps éclairer le monde par sa présence, et qu’il espérait que l’amitié qui avait autrefois subsisté entr’eux, loin de diminuer, s’accroîtrait encore, et que le Lama, en continuant à

  1. En 1782, l’empereur de la Chine Tchien-long fit venir le Teeschou-lama à Pékin, où, suivant les uns il mourut de la petite vérole, et suivant les autres, il fut empoisonné. Voyez le Voyage de Macartney et le Précis de l’Histoire de la Chine. (Note du Trad.)