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de treillis et de sculptures. On voit en dehors et en dedans de cette salle, des plaques d’airain si bien polies, que quand le soleil les frappe, elles brillent autant que des glaces. On sait d’une manière certaine, que la construction de cet édifice a occupé pendant deux ans entiers trois mille charpentiers et douze mille manœuvres.

Quand le Raja est dans son diwan, ou quand il voyage, on ne se sert point, pour annoncer sa présence, de trompettes et de tambours ordinaires, mais on bat le dhol[1] et le dand. Ce dernier instrument est rond et très-épais ; il est de cuivre, et il n’y a pas de doute que ce ne soit le même dont on se servait sous les anciens rois, lorsqu’on allait à la guerre.

Les Rajas d’Asam se sont toujours entourés d’un grand nombre de courtisans, de soldats et de domestiques, et ont déployé les marques importantes du faste et de l’orgueil. Loin de jamais courber leur tête sous un joug étranger, ils n’ont pas même payé de tribut aux plus puissans monarques ; et ils ont arrêté la course triomphale des plus célèbres conquérans de

  1. Le dhol est une espèce de tambour qu’on bat sur les deux bouts.