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regardés comme une espèce d’ordre monastique, parce qu’ils ne peuvent pas se marier, non plus que les Lamas du Tibet, d’où leur religion est originaire. Cependant les Baryésus ne se soumettent pas tous à cette loi. Ils ont de vastes couvents, où chacun occupe un appartement séparé. Ils célèbrent des fêtes régulières, dont la plus solemnelle appelée Yátrà, dure un mois et même plus long-temps, si le roi le désire. La cérémonie de cette fête consiste à promener sur un grand char, richement orné et couvert de cuivre doré, une idole connue à Lélit-Pattan, sous le nom de Baghero[1]. Le roi et les principaux Baryésus se tiennent autour de cette idole, et les habitans traînent presque tous les jours son char dans quelque partie de la ville. Ce cortège est accompagné d’un grand nombre d’instrumens qui font un bruit épouvantable.

L’autre religion, beaucoup plus répandue que celle des Baryésus, est la religion des Brahmines. Elle a les mêmes pratiques que dans l’Indostan, si ce n’est que dans ce dernier

  1. J’imagine que c’est un nom de Bhagavat ou Crishna : mais Bharga est Mahadeva, et Bajri ou Vajri signifie le Tonnant.