Page:Rennell - Description historique et géographique de l’Indostan, tome 3, 1800.djvu/260

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais on se sert encore des caractères dévanágari dans plus de vingt royaumes ; depuis les environs de Cashgar et de Khoten jusqu’au pont de Rama, et des bords du Sindhu jusqu’au fleuve de Siam.

Quoique les élégans caractères dévanágari ne soient pas si anciens que ceux qu’on voit dans les cavernes de Jarasandha, je ne puis m’empêcher de les croire dérivés du même prototype que les lettres quarrées des Chaldéens, qui ont servi pour la plupart des livres hébreux ; et je pense même que les caractères indiens et arabes en sont également tirés. On ne peut guère douter qu’elles n’en viennent aussi, les lettres phéniciennes, d’après lesquelles on a composé l’alphabet grec et l’alphabet romain, en y fesant beaucoup de changemens ; et enfin les inscriptions de Canárah, dont vous possédez actuellement une copie exacte, semblent écrits en caractères dévanágari et en caractères éthiopiens, qui ont beaucoup d’analogie les uns avec les autres, soit parce qu’on les écrit également de gauche à droite, soit par la manière singulière dont on y lie les voyelles aux consonnes.

Ces observations sont d’accord avec l’opinion d’un grand nombre, de personnes, qui