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L’Inde, dans sa plus grande étendue, et d’après l’idée qu’en ont eue les Anciens, comprend une aire de près de quarante degrés sur chaque face, et est presqu’aussi grande que toute l’Europe. À l’occident, elle est séparée de la Perse par les monts Arachosiens ; à l’orient, elle est bornée par la Chine ; au nord elle s’arrête aux déserts de la Tartarie, et au midi elle s’étend jusqu’aux îles de Java.

Ce vaste trapèze contient les hautes montagnes de Potyid, plus connues sous le nom de Thibet, la superbe vallée de Cachemire, tout le territoire des anciens Indo-scythes, les royaumes de Népaul, de Butánt, de Cámrùp ou d’Asam, de Siam, d’Ava, de Racan, et les diverses souverainetés qui sont limitrophes avec la Chine[1], sans compter la péninsule occidentale et la fameuse île de Sinhala [2] qui le termine du côté du sud. Enfin par l’Inde, j’entends tout le pays où la langue et la religion des Indiens se conservent encore avec plus ou moins de pureté, et où les caractères nágari sont en usage, plus ou moins différens de leur forme primitive.

  1. Les Indiens donnant à la Chine le nom de China, et les Arabes celui de’Sin.
  2. Ce mot signifie lion semblable à l’homme.