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On peut juger de l’état du gouvernement intérieur de l’Indostan, par la punition infligée aux Mewatti ou tribu de Bandits qui habitent les montagnes à 25 milles de Delhi. En 1265, cent mille de ces misérables furent passés au fil de l’épée, et une ligne de forteresses fut construite au pied de leurs montagnes. Rébellions, massacres, conquêtes féroces ; voilà, en peu de mots, l’histoire de ce beau pays, qui, aux yeux d’un observateur ordinaire, semble destiné à être le paradis de l’univers : mais tels sont les résultats nécessaires de l’ambition insensée des conquérans, qui veulent posséder plus qu’ils ne peuvent gouverner ; car alors tout l’empire se partage entre des gouverneurs avides qui commandent avec orgueil aux sujets jusqu’à ce qu’ils les aient dégradés au point de leur persuader qu’il est de l’intérêt commun d’assurer l’indépendance de leurs gouverneurs. Ils auraient raison, sans doute, si la révolte pouvait leur donner un gouvernement régulier et permanent ; mais qu’arrive-t-il ? ils deviennent les sujets d’un nouveau conquérant, ou le premier les punit de leur rébellion. On serait tenté de croire que les climats chauds, et plus spécialement les pays découverts qu’ils renferment, seraient destinés