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qui contribue à former un tout imposant, comme les provinces de France ou de la Grande-Bretagne.

C’est le sort commun des grands états où la délégation de l’autorité et l’éloignement du centre disposent les provinces à l’indépendance, toutes les fois que le gouvernement suprême est placé dans des mains faibles et inhabiles. L’Indostan, même sous les Mogols, ne peut être considéré que comme une réunion de royaumes tributaires, dont chacun était accoutumé à ne voir que son vice-roi particulier, et toujours prêt à se révolter, lorsque la faiblesse d’un empereur et l’ambition d’un vice-roi lui en offraient une occasion favorable. C’est à cette disposition constante à la révolte, que l’on doit attribuer le peu de résistance qu’éprouvèrent les armes de Tamerlan, de Baber, d’Humaioon, et de Nadirshah ; quoiqu’alors plusieurs de ces provinces fussent unies sous un seul prince.

Mahmood, empereur de Ghizni, fut le premier conquérant Mahométan qui forma des établissemens permanens dans l’Indostan : je mets une grande différence entre ses conquêtes et les premières irruptions des Mahométans, qui laissèrent à peine quelque trace apparente ;