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est aussi noir que celui des Éthiopiens ; ce sont sans doute les habitans de la presqu’île. Il savait encore qu’ils ne tuaient point d’animaux, qu’ils se contentaient des productions de la terre, exposaient celles qui n’étaient pas de nature à se conserver, vivaient principalement de riz, avaient des chevaux plus petits que ceux de leurs voisins, et fabriquaient de superbes étoffes de coton.

Après ce récit de l’expédition de Scylax, est-il encore raisonnable de croire qu’Alexandre s’imaginait avoir découvert les sources du Nil, lorsqu’il fut sur les bords de l’Indus ? Supposerons-nous qu’Aristote ne fit pas connaître les livres d’Hérodote à son élève ? Ou, au contraire, ne devons-nous pas plutôt croire que ce prince connaissait tous les détails des découvertes de Scylax faites cent quatre-vingts ans avant lui, découvertes qui étaient de nature à l’intéresser particulièrement, et dont Hérodote ne parle que par occasion ?

Je n’ajoute pas plus de foi à la surprise que l’on raconte d’Alexandre, lorsqu’il vit les marées dans l’Indus. Hérodote (livre 2) n’entre-t-il pas dans des particularités relatives à celles de la mer rouge, lorsqu’il les décrit, non-seulement comme très-hautes,