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partie occidentale du pays des Marattes, ou qu’il fondera un nouvel empire sur les ruines de cet état. Les provinces d’Agra et de Delhi et tout le territoire environnant sont dans la situation la plus déplorable. Cette contrée ayant été près de cinquante an le théâtre de guerres continuelles, est presque dépeuplée ; les terres y restent sans culture ; les misérables habitans, dans la crainte d’attirer l’attention de ceux qui ne vivent que de pillage, ne travaillent que pour satisfaire leurs besoins les plus urgens. La fertilité naturelle du sol et la douceur du climat peuvent seules empêcher la dépopulation totale, et mériter encore que l’on combatte pour en posséder la souveraineté. Ce pays, à qui la nature libérale prodigue tous les avantages, renferme les habitans les plus malheureux. C’est là, sur-tout, que les peuples paient chèrement l’ambition de leurs maîtres. Les princes de ces contrées, calculant mal leurs pouvoirs, s’imaginent qu’ils peuvent gouverner tout ce qu’ils peuvent conquérir. Quelques parties de l’empire Mogol étaient éloignées du siège du gouvernement de 1,000 milles, et son histoire doit apprendre aux Rois à ne pas aspirer à trop de pouvoir, et aux peuples, à circons-