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plus de deux cents mille Marattes, et les Jats, avant la bataille, avaient abandonné la cause de ces derniers. Depuis la querelle des fils d’Aureng-Zeb, en 1707, on n’avait pas vu de lutte aussi importante. La victoire se déclara pour Abdalla, après le combat le plus opiniâtre et le plus sanglant dont l’Indostan ait jamais été le théâtre. Il se fit, de part et d’autre, des prodiges de valeur. Le nombre des morts, et celui des prisonniers Marattes sont presqu’incroyables. Cette bataille fut décisive, et les Marattes renoncèrent à leurs prétentions sur l’empire universel de l’Indostan. Ils perdirent la fleur de leur armée, et leurs meilleurs généraux. Depuis cet événement, en 1761, leur puissance a sensiblement diminué.

L’influence d’Abdalla à Delhi fut alors sans bornes. Il invita Shah Aulum à revenir du Bahar, en lui promettant de le placer sur le trône de ses ancêtres. Comme ce prince craignait de se confier à Abdalla, celui-ci dont la présence était nécessaire à Lahore, d’où les Seiks étaient à la veille de chasser ses garnisons, mit la couronne sur la tête de Jewan Buckt[1], fils de Shah Aulum, sous

  1. C’est le même qui rendit visite à M. Hastings ; à