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de vizir. Il refusa cette offre, parce qu’elle contrariait ses projets. Ce n’était pas le ministère qu’il voulait, mais la souveraineté, au moins dans le Deccan. Les Marattes, dont la puissance s’était progressivement augmentée, et qui avaient su résister à un prince aussi guerrier qu’Aureng-Zeb, étaient devenus, sous ses faibles successeurs, formidables au reste de l’empire. Leur voisinage du Nizam offrait à ce vice-roi un prétexte plausible d’augmenter son armée. Lorsque les princes de la maison de Timur poursuivaient avec tant d’ardeur la conquête du Deccan, ils ne s’appercevaient pas que ce pays, qui renfermait en lui-même tant de ressources, et qui, par ses localités, pouvait si facilement se garantir d’un ennemi, avait encore l’avantage d’être situé à une telle distance de la capitale, que ses vice-rois ne laisseraient jamais échapper une occasion favorable de devenir indépendans. Si le Deccan eût été, dans l’origine, abandonné à lui-même, peut-être le sceptre de l’Indostan serait-il encore dans les mains des descendans de Timur.

Tandis que le Nizam devenait si formidable au sud, les Marattes attaquaient les provinces du milieu et du nord. Ils dévastèrent