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de partager l’empire, mais laissent appercevoir ses craintes d’une guerre civile[1]. Il laissa quatre fils ; Mauzum qui fut ensuite empereur sous le titre de Bahader-Shah ; Azem et Kaum Buksh, qui disputèrent séparément l’empire avec leur plus jeune frère ; et Acbar, qui, trente ans auparavant, s’était engagé dans une révolte, et avait fui en Perse. La mort de leur père fut le signal des hostilités entre Mauzum et Azem ; le premier s’approcha du Cabul, et l’autre du Deccan, et disputèrent, chacun avec une armée de trois cents mille combattans, la possession de tout l’empire. Azem

  1. Ces lettres sont conservées dans une des notes de l’ouvrage que je viens de citer ; elles présentent aux hommes cette leçon frappante : « que si l’on peut s’oublier au faite de la prospérité, le jour du recueillement arrive tôt ou tard, et qu’il est inévitable ». Nous voyons dans ces lettres la confession d’un vieux monarque qui était parvenu au trône par le meurtre de ses frères, et l’emprisonnement de son père ; et qui, paisible possesseur de la couronne, persécuta, par bigoterie ou par hypocrisie, les plus dociles de ses sujets. Nous voyons un grand pécheur, redoutant les peines de l’éternité, déplorant le passé et craignant l’avenir. Combien sa situation devait-elle lui paraître terrible lorsqu’il dit : De quelque côté que je porte mes regards, je ne vois que la divinité ?