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avec dix mille cavaliers d’élite ; il compléta son armée à l’aide des révoltes des généraux ennemis. Ceci nous fournit un nouvel exemple du peu d’autorité qu’avaient les empereurs de l’Indostan sur leurs vice-rois et généraux. Baber ne régna que cinq ans dans l’Indostan, et pendant son règne il ne fut occupé qu’à soumettre les provinces de l’Est. En traversant l’Indus, il n’abandonna pas le pays qu’il possédait dans la Perse. Son fils Humaioon lui succéda en 1530 ; mais le règne trop court de Baber ne lui avait pas donné le temps de réparer les maux causés par de longs déchiremens, ni d’étouffer les germes de la rébellion. Ses frères, par leurs intrigues et la révolte ouverte de Sheer-Kan, détrônèrent, en 1541 Humaioon, prince d’un rare mérite, et doué de grandes vertus. Sa fuite vers l’Indus, et son séjour parmi les princes Rajpoots d’Agimère, offrent une image frappante des malheurs d’un roi. Pendant sa retraite naquit son fils Acbar, que nous pouvons placer parmi les plus grands souverains de l’Indostan.

Les provinces, à l’ouest de l’Indus, étaient au pouvoir d’un frère d’Humaioon. L’usurpateur Sheer ne jouit pas long-temps de sa nouvelle dignité. Il fut tué au siège de Cheitore,