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à être le siège du despotisme, parce que ces climats créant peu de besoins, et le sol étant spontanément productif, les habitans ne sont pas doués de cette énergie qui, dans des climats plus froids, porte l’homme à rechercher ses droits naturels, et à s’en assurer la jouissance. Je n’oserais cependant décider cette question, quoique je regarde comme un fait incontestable, que de toutes les parties du monde connu, c’est dans les climats chauds que règne sur-tout le despotisme. Les Patans, les Mogols et les Tartares, qui ont conquis l’Indostan et la Chine, montrèrent d’abord beaucoup de rudesse ; mais avec le temps ils devinrent aussi efféminés que leurs sujets, et furent ensuite subjugués avec eux. Que ceux qui se plaignent sans cesse de la rigueur de nos climats septentrionaux, réfléchissent que s’ils produisent quelques maux physiques, ils développent toutes les facultés de l’âme, et donnent à l’homme la précellence sur les êtres de son espèce, tandis que sous les tropiques, un poète gracieux et un historien élégant sont le chef-d’œuvre et la plus sublime production de la nature.

Pendant que les rois de Delhi poursuivaient leurs conquêtes à l’est et au sud de l’Indostan,