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dans l’une et l’autre race, presque repoussé par les deux, dédaigneux en tous cas de celle qui aurait pu l’accueillir, le malheureux, voué à l’isolement, serait à tout jamais un déclassé. Tels, dans l’ancienne société imérinienne, les Zazahouva, déchus du rang des Andriana, étaient placés dans une caste intermédiaire, voisine des Houves ; et Villebois pensait au dicton malgache, qui convenait si bien au métis, amateur de proverbes : « Quand on ne salue pas un Zazahouva, il songe aux nobles ancêtres de qui il descend. »

L’état d’Allevent s’améliora vite. Une ou deux fois encore, le colon était allé le voir ; mais il sentait sa présence désagréable au malade. Il cessa donc de s’en occuper. Un beau jour les trois chasseurs disparurent. Jamais plus on n’entendit parler d’eux dans ce coin de pays. Seulement, une semaine après leur départ, un bourjane inconnu déposa dans la maison de Villebois une petite pirogue, semblable à un jouet d’enfant, et pleine du miel de la forêt.