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Le quatrième jour, enfin, le Sikidy fut favorable. Les trois chasseurs se préparèrent : ils ne gardèrent que leur salaka et se frottèrent le corps de graisse peur passer plus facilement et sans égratignures au milieu des épines et des broussailles. Le métis déclara qu’après les trois jours funestes, le Sikidy avait annoncé trois jours excellents : la chasse se ferait par conséquent en trois fois.

Le premier jour, cinq mâles furent tués, avec deux laies et quatre marcassins ; le deuxième jour, une laie seulement et deux marcassins. La troisième fois un des chasseurs revint en courant, bien avant l’heure habituelle : Allevent venait d’être blessé ; il fallait envoyer de suite des bourjanes pour le ramener au village. Une dizaine d’hommes partirent et rapportèrent le métis sur un brancard improvisé. Ils racontèrent, d’après le récit de ses compagnons, ce qui s’était passé. Les chiens, tout de suite, avaient débusqué un vieux mâle. L’animal, presque aussitôt, avait fait tête dans un fond vaseux hérissé de broussailles. Allevent, glissant sur la pente de glaise rouge, était tombé en arrière. Juste à ce moment le sanglier chargeait et lui labourait la cuisse. Un des Betsimisaraka était alors survenu, et, comme la bête se retournait contre lui, l’avait transpercée de part en part d’une de ses pesantes sagaies. Les bourjanes avaient retrouvé le cadavre à quelques mètres et l’avaient rapporté, en