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en apparence, les ramatous des vazahas, qui cachaient sous de longues robes blanches leurs formes prostituées. Et se hâtaient vers l’école les petites filles rieuses, aguichantes, naïvement impudiques, prêtes déjà pour les chutes prochaines. Ainsi se perpétuait, sous l’œil des Européens complices, la prostitution d’une race. Le révérend P. O. Barklay en souffrait deux fois, dans sa conscience d’Anglais et de protestant. Il cherchait en lui-même les moyens d’enrayer le mal. L’Administration ne lui facilitait guère la tâche : ces Français sont si dissolus ! Eux-mêmes donnaient le mauvais exemple en vivant avec des ramatous. N’osaient-ils pas prétendre que chaque race se fait des mœurs selon le milieu où elle se développe et les circonstances de son évolution, que les Malgaches, par les divagations amoureuses de leurs femmes, librement acceptées, avaient supprimé bien des problèmes sociaux, dont souffrent, sans parvenir à les résoudre, les peuples de l’Occident ; qu’il était injuste et fou d’imposer à l’âme malgache la morale chrétienne. Ces Français sont si paradoxaux !

Sous l’œil tolérant des conquérants papistes, les femmes betsimisaraka continuaient donc de s’accoupler au hasard de leurs fantaisies et au gré d’un tempérament excessif. Cette race maudite ne vivait que pour la luxure. Les hommes travaillaient deux mois par an dans les rizières ou sur les concessions, pour