Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/270

Cette page n’a pas encore été corrigée

bilieuse. Il ordonna les remèdes habituels, particulièrement la tisane faite avec la plante vouafoutsy ; de plus il recommanda au père de chercher de l’eau courante dans une marmite neuve, d’y ajouter un peu de salive de l’enfant, des rognures de ses ongles, une mèche de ses cheveux, et aussi deux piastres à l’image du grand empereur qui avait régné chez les Français au temps d’Andrianampouinimerina ; ces pièces devaient être enveloppées dans un morceau du lamba porté habituellement par le malade ; la marmite couverte serait mise sur le feu jusqu’à ce que l’eau commence à chanter, puis retirée et placée dans le Coin-des-Ancêtres, en attendant le retour du guérisseur. Le marchand houve, prudemment, s’informa du sort ultérieur des deux piastres ; le sorcier répondit qu’elles demeureraient en possession de leur légitime propriétaire ; celui-ci, tout heureux, donna un franc vingt à l’oumbiasy et lui en promit autant après la réussite de l’opération. Le surlendemain, l’enfant était tiré d’affaire et le sorcier venait toucher le reste de ses honoraires. Il alla prendre solennellement la marmite, la porta près du ruisseau où avait été puisée l’eau courante. Il l’y plongea, pour que fussent emportées toutes les influences morbides, quand le liquide fut renouvelé, il prit au fond du récipient les piastres enveloppées dans le morceau de lamba, défit le paquet en marmottant une