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le commerce dans le sud, chez les Betsileo et jusque chez les Tanala, habitants de la grande forêt.

Le Rouva construit par ses ancêtres était en ruines ; les vieux seuls se rappelaient le temps où les cases en bois des Andriana alignaient leurs hauts pignons sur les quatre faces de l’enceinte ; aujourd’hui les fils des esclaves ou des Houves bâtissaient pêle-mêle leurs maisons en briques crues sur l’emplacement jadis réservé aux enfants des nobles ; les racines des aviavy, peu à peu, avaient disjoint les pierres du mur : par les brèches ouvertes, toute la force, toutes les traditions, toutes les coutumes des Imériniens avaient coulé, glissé, disparu. Lui Rakoutoumanga, fils de Ralambou, fils d’Andriamananitany, on le respectait encore parce qu’il était l’arrière-neveu d’Andrianampouinimerina ; on le redoutait aussi parce qu’il savait les secrets terribles transmis par les aïeux ; i1 connaissait les herbes et les fruits qui guérissent ou qui tuent, les incantations capables d’attirer sur une case ou d’en détourner la colère des razana.

Or voici que les étrangers blancs, les vazaha maudits, non contents de mettre en liberté les esclaves, d’enlever les bœufs des nobles, de prendre leurs rizières, avaient interdit d’observer les coutumes anciennes pour vider les querelles et guérir les maladies. Il fallait se cacher pour faire le sikidy, délivrer un ensorcelé, enlever l’impureté d’