Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/253

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’accompagnait. Quarante femmes ou filles des notables de son royaume, choisies parmi les plus belles et les plus riches, marchaient derrière elle, parées pour la circonstance de bijoux précieux et de lambas éclatants.

L’administrateur installa toute la suite dans l’école, et la reine dans le gîte d’étapes, sommairement meublé. Tout Vouhilava, depuis huit jours, se dépensait en fiévreux préparatifs pour la réception du chef de la colonie ; jamais un gouverneur général n’était passé dans ce district lointain : il s’agissait de trouver des distractions suffisantes pour remplir une journée officielle ; le programme comporterait la visite de l’hôpital, de la maternité, de la prison, de l’école, la promenade dans les rues, proprement balayées, du village indigène. Ensuite le déjeûner mènerait jusqu’à trois heures. Mais après ? L’administrateur était fort embarrassé pour l’emploi de l’après-midi ; décemment il ne pouvait guère proposer deux heures de sieste au grand chef. L’arrivée de Kalou le tirait d’affaire : elle et son cortège de ramatous sakalaves fourniraient à la fête un numéro sensationnel.

Le gouverneur fit son entrée le lendemain vers dix heures ; contrairement à l’attente générale, il ne s’arrêta que trois heures, et, après un déjeûner hâtif, partit pour visiter la vanillerie du principal colon du district, à vingt kilomètres.