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oumbiasy, ils connaissaient les oudy puissants qui contraignent la pluie à tomber ; le grand Vazaha, maître de cette terre, allait donc faire venir pour ses enfants l’eau tant désirée.

L’Administrateur, fort embarrassé, ne pouvait guère donner aux Androuy qu’une pluie de bonnes paroles. S’en contenteraient-ils ? Sa visite, au lieu de consolider la paix dans la région, n’allait-elle pas y préparer des germes de mécontentement ? Il fallait pourtant s’exécuter.

Dans un nouveau kabary, le chef blanc promit une répression sévère des vols de bœufs. Déjà beaucoup moins fréquents qu’autrefois, ils ne seraient bientôt plus qu’un souvenir. Pour les enlèvements de femmes, la question était plus délicate : s’il y avait violence, les coupables seraient impitoyablement punis ; s’il y avait consentement de l’enlevée, celle-ci serait simplement rendue à son légitime possesseur. Du reste, si les maris Androuy voulaient empêcher le rapt de leurs femmes, ils n’avaient qu’à leur donner de beaux lambas de soie, des colliers et des bracelets en perles, des bijoux en argent ou en or fabriqués par les Indiens. Les femmes ainsi traitées sauraient bien se garder elles-mêmes.

Quand l’interprète traduisit cette partie du kabary, un rire inextinguible s’éleva dans la foule, et tout le clan féminin témoigna une joie bruyante.