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Il dit, les yeux fixés sur les dames-jeannes, et se perdit en quelque rêve alcoolique ; désormais il dédaigna de parler. Peu après il entra dans le coma et mourut au coucher du soleil.

Son dernier vœu fut exaucé. Quand on l’eut enveloppé de sept lambamena, on versa sur son corps, jusqu’à la dernière goutte, le contenu des trois dames-jeannes de rhum, afin qu’Impouinimerina pût entrer ivre-dieu dans le royaume des ancêtres. Les Bara, pendant la nuit, devisèrent en veillant autour de la case qui sentait l’alcool. Ils regrettaient l’excellent toaka répandu sur un cadavre, ils admiraient entre eux la force et la ruse du grand chef vazaha, qui n’avait pas voulu tuer leur mpandzaka à Tananarive, mais lui avait versé un fanafoudy subtil, pour le faire mourir, après de longs jours, une fois rentré dans sa terre.