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Transports) pour régulariser sa situation. Le 5e Bureau l’envoya au 4e (Finances et Comptabilité) pour toucher ses indemnités de route. Puis on le rendit au 7e, fatigué, ahuri, surtout froissé dans sa dignité de roi. Il s’était réconforté, dans l’intervalle de ces visites, par de copieuses libations ; heureusement vers cinq heures du soir, il rencontra dans les couloirs un écrivain interprète qui, ayant servi dans le Sud, le connaissait de nom et de réputation. Un logement convenable lui fut assuré. Deux heures plus tard, l’excellent mpandzaka était ivre-mort comme d’habitude.

Sa première journée de Tananarive avait été pour lui une immense déconvenue : il s’attendait à une réception royale et n’avait rencontré qu’une indifférence à peine polie. Dans les jours qui suivirent, les déceptions continuèrent : il avait cru, dans son naïf orgueil, faire sensation dans la capitale des Imériniens ; or nul ne s’occupait de lui. Sur l’ordre du gouverneur général, on avait attaché à sa personne un brigadier de police, pour lui servir de guide et surtout pour lui éviter les aventures ridicules ou les tentatives d’escroquerie.

Plusieurs jours de suite, on les vit se promener tous les deux par les rues et les places de Tananarive. Ils déambulèrent d’Ankadifoutsy à Ambouhidzanahary, et d’Isouraka à Mahazouarivou. Ils visitèrent le Rouva avec ses palais de bois aux escaliers