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conservée ma puissance royale ! Que tous les Imamounou, leurs enfants et leurs troupeaux soient protégés, comme si j’étais là ! Et que ta race ne soit pas interrompue !

Tous les Bara répétèrent :

— Mousy ! Mousy !

Alors on frotta les Cornes-liées-du-Bœuf-rouge avec un peu de graisse prise aux douze bosses des douze bœufs tués, ensuite les animaux furent dépecés, et le peuple emporta leurs chairs pour les manger chacun selon son rang et sa condition.

Malgré ces précautions, beaucoup de Bara n’étaient pas sans inquiétude sur leur propre sort et sur celui de leur roi ; la plupart pensaient qu’ils ne reverraient jamais Impouinimerina.

Dix-sept jours plus tard, celui-ci fit son entrée à Tananarive, au milieu de l’indifférence générale. Il avait revêtu, pour cette dernière étape, un uniforme de gouverneur principal, flambant neuf, mais les Tananariviens étaient blasés en fait de broderies. Il ordonna qu’on le conduisît à la case du gouverneur général ; naturellement on ne le laissa pas entrer à la Résidence : midi sonnait ; on lui fit dire de revenir à deux heures. Il attendit, le ventre creux, trompa sa faim en buvant quelques verres de toaka. A deux heures et demie, un attaché le reçut, l’adressa au chef du 7e Bureau (Personnel Indigène) ; celui-ci l’expédia au 5e Bureau (Service des