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poils de leurs queues ; bientôt l’odeur des chairs brûlées, agréable au sampy, s’éleva dans l’air. Alors le roi, dépositaire de la tradition, maître du sacrifice, prononça les paroles d’usage :

— Voici mon offrande, à vous tous, Zanahary, procréateurs de la race, à toi, Terre sacrée, à vous, grandes Eaux toujours vivantes du Fleuve mâle, à vous, les Imamounou mes Ancêtres, et à Andriamamounou, le premier de tous, présent ici dans les Cornes-liées-du-Bœuf-rouge. Conservez ma puissance royale, protégez les Imamounou vos fils, rendez nombreuses les générations de leurs descendants, faites que nous tenions ce qui est en notre possession, et que nous fassions venir à nous ce que nous ne possédons pas !

Tous les Bara crièrent ensemble :

— Mousy ! Mousy ! Cela soit ! Cela soit !

Puis Impouinimerina fit amener six autres bœufs rouges qu’on immola comme les précédents, et il dit encore :

— Voici mon offrande, à toi, Andriamamounou, le premier des Ancêtres, présent ici dans les Cornes-liées-du-Bœuf-rouge ! Je t’apporte cette offrande inaccoutumée, parce que, parlant dans mon cœur, tu m’as ordonné de quitter seul la terre des Bara, pour aller dans les terres interdites ! Je t’obéirai ; mais, parce que seront violés les fady des Anciens, je t’adresse cette prière : Que pendant mon absence soit