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puissants sortilèges étaient amalgamés avec du miel et de la graisse de bœuf. Tel était le sampy Andriamamounou, habitant des Cornes-liées-du-Bœuf-rouge. Il dévoilait l’avenir à l’oumbiasy chargé de sa garde, et annonçait tout ce qui devait arriver à son peuple et aux mpandzaka issus de lui.

Impouinimerina manda donc Lemazava, le gardien, et lui dit :

— Lemazava ! Eh ! l’esprit de mon ancêtre Andriamamounou a parlé dans mon cœur ; il m’a ordonné de visiter, dans la ville des rois Imériniens, le grand chef des vazaha. Fais donc sortir au jour permis les Cornes-liées-du-Bœuf-rouge ! Annonce au peuple les paroles que dira Andriamamounou ! Quand tu auras prononcé selon ce qu’a entendu mon cœur, tu choisiras dans mes parcs dix jeunes bœufs de deux ans, pour augmenter ton troupeau.

L’oumbiasy Lemazava comprit ; la voix d’Andriamamounou ne parla point dans son cœur autrement que dans celui du roi. Elle dévoila les purifications nécessaires. Alors on accomplit les grands rites des Cornes-liées-du-Bœuf-rouge, pour rendre favorables les Ancêtres. Le premier lundi de la lune d’Alakarabou, on dressa devant la case royale une estrade en bambou, on y plaça tous les objets précieux de la famille souveraine : au milieu, sur un lamba de soie rouge, était déposé le sampy vénéré, Andriamamounou,