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politiques à révéler : on lui répondit d’écrire au gouverneur général. Il se dit ensuite atteint de plusieurs maladies redoutables ; il désirait consulter le plus grand de ces oumbiasy habiles que les Français appellent médecins : on mit à sa disposition l’hôpital de Tuléar. Enfin il avoua la vérité, demandant l’autorisation de se rendre à Tananarive : elle lui fut accordée.

Quand les Bara surent que leur roi allait les quitter, ce fut une consternation générale : sûrement les plus affreux malheurs allaient fondre sur le pays, car la coutume des ancêtres interdisait aux mpandzaka de se séparer de leur peuple et de sortir des limites du territoire, autrement qu’en expédition de guerre ou pour voler des bœufs. On se contait mystérieusement la fin terrible du premier violateur de cette défense. C’était au temps du grand-père d’Impouinimerina : le roi des Bara-Bé, Tounanahary, était allé à Tananarive demander contre un de ses ennemis l’appui du souverain houve Radama. Mais les Houves lui rivèrent des chaînes de fer aux pieds et aux mains, le jetèrent dans un trou profond, si étroit qu’il ne pouvait pas s’y accroupir ; on l’y laissa deux jours, puis, comme il criait qu’il avait faim, on versa sur lui des pots de graisse bouillante ; il mourut, en hurlant, dans d’atroces souffrances ; son cadavre, lié à celui d’un chien mort de maladie, fut enfoui dans un coin, loin de