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LA FIN D’IMPOUINIMERINA


Impouinimerina ne tenait plus en place, depuis qu’il était allé visiter à Tuléar son frère de sang l’administrateur. Il avait épuisé toutes les joies que peut s’offrir aux dépens des peuples un tyranneau malgache. Les vols de bœufs, les enlèvements de femmes, les surprises de villages endormis dans leur enceinte de raquettes, avaient été les plaisirs de son adolescence et de sa jeunesse. Depuis que les vazaha avaient vaincu la reine de Tananarive, conquis la terre des Imériniens et couvert de postes l’île entière, les seules distractions permises étaient les repas sans fin largement arrosés, les soûleries de rhum et de champagne, les visites, de plus en plus espacées, à quelqu’une de ses soixante épouses. Dans son ennui royal, Impouinimerina se rappelait, comme le souvenir le plus rare des dernières années, son séjour et ses aventures à Tuléar et il rêvait d’aller voir à Tananarive le chef suprême de tous les vazaha.

Un jour il déclara qu’il avait de très graves secrets