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avec des blancs qu’ils payaient, à se faire encenser par des mendiants ou des camelots. Ils visitèrent la capitale, furent flattés de la curiosité qu’ils inspiraient aux foules de Paris, plus badaudes que celles de la Canebière. Enfin ils songèrent à faire aux Durand la visite promise.

Violhardy avait conservé les habitudes administratives de Madagascar : il jugea poli, avant son départ, de prévenir les autorités du pays où il se rendait. Il savait que les préfets de France correspondent aux administrateurs coloniaux. Il écrivit donc au préfet du Calvados qu’il irait dans son département, passerait une semaine au château de la Rochecize, où il était invité, qu’auparavant il aurait l’honneur de consacrer une journée à la capitale de la Basse-Normandie ; et il signa : Violhardy, gouverneur principal de Tamatave, délégué officiel de la colonie de Madagascar et dépendances à l’Exposition de Marseille.

En recevant cette missive, le préfet de Caen fut étonné, puis perplexe. Ce Violhardy semblait un personnage, d’autre part il fallait être prudent par ces temps de mystification. D’abord, pour s’assurer de l’existence et de la qualité de Violhardy, il fit télégraphier d’urgence à M. Durand et au ministre des Colonies. M. Durand répondit par une dépêche de deux cent quarante-sept mots : il racontait les charmantes relations qu’il avait eues à bord du Melbourne