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qui voyageait pour la seconde fois seulement hors d’Europe.

M. Durand était un riche industriel de la Basse-Normandie ; aucun snobisme ne lui était étranger : il possédait une écurie de courses, une maîtresse dans un petit théâtre de Paris, il avait fait son voyage de noces en Égypte, au temps où c’était un rite de la mode ; il venait de s’offrir un mois de tourisme dans la région des grands lacs, en Afrique Orientale, non pas qu’il aimât follement la chasse, mais tout le monde ne s’est pas trouvé dans le cas d’avoir au tableau un éléphant, un zèbre, une girafe ou un lion. Sa femme et lui jugèrent fort original de se lier avec un ménage de l’espèce des Violhardy, avec une sorte de prince des îles lointaines, qui comptait parmi ses ancêtres des pirates et des femmes sauvages. On invita les Violhardy pour l’automne au château de la Rochecize, dans le Calvados, et on se sépara, les meilleurs amis du monde, à Marseille.

Les Violhardy connurent en France les joies de la civilisation : ils faillirent être écrasés par des véhicules de toutes sortes, ils furent volés dans les endroits dits de plaisir, des aventuriers leur empruntèrent de l’argent. Ils éprouvèrent des jouissances sans cesse renouvelées à se faire servir, eux Malgaches, par des vazaha dans les restaurants, les cafés et les hôtels. Ils se complurent à être insolents