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Après mûre réflexion il se décida pour une vengeance à la fois prudente et certaine. Il courut chez son sergent qui possédait du papier et de l’encre, et, comme il avait appris à écrire à l’école des Monpères, il rédigea la lettre suivante, adressée à l’inspecteur de milice, en résidence au chef-lieu du district :

« Le milicien de 1re classe Louis-de-Gonzague Symphorien Ratsimba à M. l’Inspecteur de milice d’Ambatou.

« Monsieur l’Inspecteur,

« Je viens à toi qui m’as envoyé. Devant toi j’accepte mourir, si j’ai tort, et je peux avoir raison, si je suis juste. Tu auras l’honneur de savoir que je viens te trouver pour te rendre compte que Ranarivelou, gouverneur d’Antanambao, a couché Bao ma femme. Cela est mauvais pour l’honneur de considération de la milice et pour celui avec lequel je t’entretiens de cette affaire. Si je suis juste, Ranarivelou doit être puni. Si je suis injuste, mettez-moi en prison. Quand vazaha, ou supérieur, ou camarade milicien couchera ma femme Bao, moi rouspèterai pas. Mais quand chien-cochon houve ou pékin betsimisaraka couche celle-là, moi rouspète. Ranarivelou est preneur femme d’autrui dans tout