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contrastaient avec la nuit de l’Ankaratra, dont les masses noires, grosses d’orages, étaient sillonnées d’incessants éclairs. Des nuages, aux tons de cuivre ardent, zébrés de bandes sombres, s’étendaient sur les monts comme d’immenses lambamena préparés pour l’ensevelissement d’un dieu, et le cadavre de Ralahy fut déposé dans sa case, juste au moment où s’éteignait l’Œil-du-jour.

Le lendemain, on le porta dans le tombeau avec tous les gestes transmis par les ancêtres. Son fils le marchand avait acheté un suaire de vingt piastres pour envelopper le corps et, quand Ralahy le bourjane fut couché à son heure sur l’amoncellement des cadavres immémoriaux, ses pères n’eurent pas honte de lui et s’enorgueillirent encore une fois du rite qui marquait la perpétuité de leur race.