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APPENDICE


Quel que soit le jugement qu’on puisse formuler sur la valeur de ces vers, on y remarquera une impossibilité de se plier aux formules traditionnelles et parfois même aux lois trop sévères de la prosodie et de la métrique. L’époque se prêtait à l'insurrection. La note réaliste d’autre part y prend quelquefois un caractère assez déconcertant : n’oublions pas que vers 1880, Maupassant n’hésitait pas plus que Huysmans à laisser leurs noms se galvauder dans des publications licencieuses à l’étranger et qu'un certain cynisme était de mise dans les cénacles.

Mais plus accusée apparaît l’influence du tarabiscotage singulier qui sévissait alors aussi bien sur les modes que dans l'esprit public et dont Edmond Rostand, ami et contemporain de Jules Renard, porte également la marque.

Notons encore que quand reprenant plus tard dans Sourires Pincés quelques thèmes du genre des histoires naturelles Jules Renard s’avisa d’incorporer à de menus fragments de prose les vers, il ne les désarticula même pas pour les adapter aux sujets traités. (Cf. Pointes Sèches, page 62).

Ces " curiosités " littéraires méritaient ainsi à des titres divers d’être exhumées.

Il y a lieu de signaler enfin que beaucoup de ces pièces ont été dites par l’auteur dans des salons amis (Cf. Bachelin. Jules Renard et son œuvre 1908), voire même aux Zutistes, dont les réunions chaque semaine étaient suivies par tous les poètes (Cf. Raynaud, Mêlée symboliste ; t. Ier , page 19). Le monologue même l’attira.

Quoiqu’il en soit on peut surprendre ici l’artiste dans sa formation, de même qu’on retrouve dans ses vers jusqu’aux titres qu’il utilisera, et souvent, avec une verve égale, le " maniérisme " qu’on lui reprochera toujours.


Un de moins


L’article ainsi intitulé parut dans le numéro de la Plume du 15 septembre 1890 et précède de 2 mois environ l’apparition des Sourires Pincés. C’est un adieu formel à la poésie, Jules Renard par sa collaboration active au Mercure de France ayant trouvé sa vraie voie. Les citations qu’il fait de son œuvre poétique se rapportent aux pièces que nous avons publiées in extenso. Nous avons vu que Jules Renard se produisait assez volontiers en public, Brusquement, il renonce à toute effusion