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— « Possible, elle est libre. Mais on ne peut toujours pas donner sa sœur à ce monsieur dont tu ne veux point, dis-voir, Marie ? » —

— « Oh ! moi, répondit Marie, ça m’est égal. Faites comme vous voudrez, comme ça vous fera plaisir à tous. » —

— « Sûrement, dit Mme  Repin, si ce monsieur s’en retourne chez lui les mains vides, on va causer. » —

Monsieur Gaillardon approuva.

— « Voyons, mon cher papa ! » —

— « Connu, dit M. Repin, on ne prend pas les mouches avec du vinaigre, mais je ne veux pas encore donner dans le panneau ; et, pour commencer, faites-moi le plaisir de ne point m’appeler : « cher papa », du moins avant d’avoir tout réglé convenablement et solidement, cette fois. Voyons, parlons franc et le cœur sur la main (Il levait et étendait sa main à hauteur de menton, les doigts joints, la paume en creux, comme si son cœur allait sauter dedans). C’est bien ma fille cadette, Marie, la brune, âgée de vingt-deux ans, que vous me demandez en mariage ? » —

— « Tout juste. » —

— « Je vous la donne, mais vous allez signer un