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Poil de Carotte

Il se racle furieusement la tête avec les doigts et demande un seau d’eau pour tout noyer.

— Calme-toi, Félix, dit sœur Ernestine qui aime se dévouer, je ne te ferai pas de mal.

Elle lui met une serviette autour du cou et montre une adresse, une patience de maman. Elle écarte les cheveux d’une main, tient délicatement le peigne de l’autre, et elle cherche, sans moue dédaigneuse, sans peur d’attraper des habitants.

Quand elle dit : Un de plus ! grand frère Félix trépigne dans le baquet et menace du doigt Poil de Carotte qui, silencieux, attend son tour.

— C’est fini pour toi, Félix, dit sœur Ernestine, tu n’en avais que sept ou huit ; compte-les. On comptera ceux de Poil de Carotte.

Au premier coup de peigne, Poil de Carotte obtient l’avantage. Sœur Ernestine croit qu’elle est tombée sur le nid, mais elle n’a que ramassé au hasard dans une fourmilière.

On entoure Poil de Carotte. Sœur Ernestine s’applique. M. Lepic, les mains derrière