d’un sommeil giboyeux, je pense aux perdrix
que j’ai chassées tout le jour, et j’imagine
la nuit qu’elles passent.
Elles sont affolées.
Pourquoi en manque-t-il à l’appel ?
Pourquoi en est-il qui souffrent et qui, becquetant leurs blessures, ne peuvent tenir en place ?
Et pourquoi s’est-on mis à leur faire peur à toutes ?
À peine se posent-elles maintenant, que celle qui guette sonne l’alarme. Il faut repartir, quitter l’herbe ou l’éteule.
Elles ne font que se sauver, et elles s’effraient même des bruits dont elles avaient l’habitude.
Elles ne s’ébattent plus, ne mangent plus, ne dorment plus.
Elles n’y comprennent rien.
Si la plume qui tombe d’une perdrix blessée venait se piquer d’elle-même à mon chapeau de fier chasseur, je ne trouverais pas que c’est exagéré.