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fin du journal

changée de cellule entre mes deux observations. Qu’elle doit être seule et triste !

11 août.

Événement : pour la première fois un prisonnier a été redescendu à terre. Et c’est Maxime ! — Dans quel but ? Il avait l’air d’un condamné, quand on l’a saisi. Sa plongée fut vertigineuse. Il était de très bonne heure.

8 heures du soir. — Maxime pas revenu.

§ Il y a une femme qui ne cesse de rire… Folie ?

12 août.

Maxime pas rentré. Et pourtant, cette nuit, les pêcheurs invisibles ont ramené des animaux. Donc, — comme je suis assuré qu’il n’y a qu’un seul sous-aérien, un seul aéroscaphe, — c’est que ledit aéroscaphe est remonté sans Maxime. Or, si les Sarvants l’ont abandonné, c’est qu’il n’est plus qu’un de ces cadavres qu’ils dédaignent. — Maxime mort ! Que s’est-il passé ?

13 août.

Ce matin, ni animaux, ni pierres, ni plantes, ni hommes. Cela n’est jamais arrivé. Qu’est-ce donc ?

§ Le hasard aurait pu me faire choisir au lieu de Maxime, et alors j’aurais bien trouvé le moyen de remettre le cahier à quelqu’un. Quand on ne l’aurait découvert que sur mon corps inanimé…

11 heures. — On nous a donné moins d’eau que d’habitude et la salade n’était guère fraîche.

2 heures. — À la fin, ils m’agacent, ces Sarvants ! Ils ne savent pas de quoi je suis capable… Je vais leur coller… Je vais leur faire une sale farce… Je vais…

[ Ces trois dernières lignes, d’une écriture incohérente, sont effacées, — mal, puisqu’on peut encore les restituer. Suivent