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le docteur lerne, sous-dieu

faire moi-même —, de trouver, entre le dossier et le coussin du siège de Lerne, un petit calepin qui avait glissé de sa poche. Je le serrai dans la mienne avec l’intention de le restituer.

Or, la curiosité me poussant, lorsque j’eus regagné ma chambre sans avoir pu rejoindre le professeur, j’examinai la trouvaille.

C’était un agenda bourré de notes et de figures rapides, esquissées au crayon. Cela ressemblait à l’histoire d’une étude au jour le jour, au journal d’un laboratoire. Les figures n’avaient aucune signification à mes yeux. Le texte, lui, se composait de termes allemands — surtout — et français, paraissant choisis au hasard de l’inspiration. L’ensemble ne me disait rien. Cependant, à la date de la veille, s’étalait un morceau de littérature moins chaotique, où je pensai reconnaître un résumé des pages antérieures ; et l’acception de plusieurs vocables français, le sens qu’ils prenaient, une fois rapprochés, éveillèrent en moi, du même coup, l’incurable détective et un linguiste nouveau-né. Tels étaient ces substantifs, reliés entre eux par des mots tudesques :

Transmission… pensée… électricité… cerveaux… piles…

Au moyen d’un dictionnaire subtilisé dans la chambre de mon oncle, je déchiffrai le quasi-cryptogramme, où, par bonheur, les mêmes expressions revenaient fréquemment. En voici la traduction. Je la