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le docteur lerne, sous-dieu

tant les choses noires et blanches. Les pantalons obscurs des quatre hommes s’obstinaient à rester comme devant ; de même leurs blouses. Mais ces blouses blanches étaient souillées de taches… vertes ! or, des flaques, vertes aussi, miroitaient sur le sol ; et qu’est-ce que ce liquide pouvait être, sinon du sang ? et quoi d’étonnant à ce qu’il me parût vert, puisque la verdure me donnait une sensation de rouge ?… Il exhalait, ce liquide, un arome violent qui m’aurait chassé bien loin si j’eusse été capable de bouger. Et pourtant son fumet n’était pas celui que j’avais coutume d’attribuer au sang… je ne l’avais jamais respiré…, non plus que tous… ces autres parfums… ; non plus que mes oreilles ne se souvenaient d’avoir accueilli des sonorités pareilles à celles-ci…

Et la fantasmagorie de persister, et l’aberration de mes sens de ne point se dissiper avec les vapeurs éthérées !

J’essayai de combattre l’engourdissement. Impossible.

On m’avait allongé sur une litière de paille… de la paille évidemment… mais de la paille mauve !

Les opérateurs me tournaient toujours le dos, excepté Johann. De temps en temps, Lerne jetait dans une cuvette de l’ouate mouillée de sang vert…

Johann s’aperçut le premier de mon réveil, et il en fit part au professeur. Il y eut alors, à mon adresse, un mouvement de curiosité générale qui, désagrégeant