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le docteur lerne, sous-dieu

— Ses cheveux étaient-ils aussi blonds avant cette vicissitude ? — demandai-je, emballé par mon ancien dada.

— Bien sûr, voyons, quelle idée !…

— Et Nelly, qu’en a-t-on fait ?

— Le lendemain de la rixe, je l’entendis pousser des cris déchirants, parce qu’on l’avait séparée de son maître, évidemment. Au dire de ton oncle, que j’ai questionné, elle était avec d’autres chiens, dans un chenil : « à sa vraie place », ajoutait Lerne. Elle n’est sortie de là que l’autre soir. Peut-être l’as-tu entendue ? Pauvre Nelly ! comme elle a vite retrouvé Mac-Bell !… Il lui arrive très souvent de hurler, la nuit. Sa vie n’est pas gaie…

— Enfin, dis-je, la conclusion ? Qu’y a-t-il au fond de tout cela ? La vérité, où est-elle ? Admets-tu la folie conséquence de la chute ?

— Que sais-je ? C’est possible. Mais je devine que le laboratoire contient des choses hideuses dont le spectacle doit suffire à vous rendre fou. Doniphan n’y était jamais entré. Il a dû assister à quelque abomination…

Je me souvins du chimpanzé et de l’impression véhémente dont sa mort m’avait fait tressaillir. Emma pouvait avoir raison. L’histoire du singe venait à l’appui de son hypothèse. — Mais, au lieu de chercher le mot de chaque énigme en particulier, ne fallait-il pas plutôt remonter en arrière de quatre ans, jusqu’à cette