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le docteur lerne, sous-dieu

Les aides, au reste, savaient déjà quelques mots de français, et Klotz davantage ainsi qu’un peu d’anglais. Pour Mac-Bell, par exemple, il ne comprenait absolument que sa langue. Lerne me dit qu’il n’avait accepté de l’accueillir à Fonval que sur les instances de son père, désireux de voir le jeune étudiant travailler pendant quelque temps sous sa direction.

— Où couchiez-vous, Emma ?

— Près de la lingerie. Oh ! loin de Mac-Bell et de Klotz, ajouta-t-elle en souriant.

— Quelle attitude gardaient-ils entre eux, tous ces hommes ?

— Ils paraissaient bons amis. Étaient-ils sincères ? je n’en crois rien, et il ne serait pas impossible que, dès le début, les quatre Allemands aient jalousé Mac-Bell. J’ai surpris de mauvais regards. En tout cas, Doniphan n’aurait pas eu à souffrir de leur inimitié, puisqu’il s’occupait, non pas en leur compagnie dans le laboratoire, mais au château et dans la serre. Ses études, au reste, consistaient d’abord à piocher le français dans les livres. Nous nous rencontrions fréquemment, car je faisais de nombreuses allées et venues à travers l’habitation. Il était prévenant, respectueux — par signes, bien entendu, — et j’étais obligée d’être aimable…

» Ces petits marivaudages furent même, j’en suis sûre, la cause d’une sourde antipathie entre lui et Klotz. Je m’en aperçus bientôt : s’ils dissimulaient à